Histoire du Château

Baugé est apparue au début du XIe siècle lorsque Foulques III Nerra, comte d’Anjou et redoutable guerrier, fit construire une forteresse destinée à sécuriser l’est de son territoire. Aucune trace de ce vaste ensemble ne subsiste aujourd’hui, les derniers vestiges ayant été rasés au milieu du XIXe siècle.

Entre le XIe et le XIVe siècle, un nouveau château fut élevé à l’emplacement du château actuel, avant d’être vraisemblablement incendié au cours de la guerre de Cent Ans.

Sur ces bases fut édifié entre 1454 et 1465, le château actuel, commandé par René Ier d’Anjou (1409-1480). De style pré-Renaissance, le château allie simplicité, élégance et charme.

En 1007, Foulques III Nerra, Comte d’Anjou, entreprend la construction d’une puissante forteresse aux confluents de deux rivières : le Couasnon et l’Altrée. Cette place forte est située sur un éperon rocheux. C’est un site défensif et stratégique qui doit faire face aux éventuelles attaques du Comte de Blois, ennemi de Foulques Nerra.

Au XVe siècle, Yolande d’Aragon, mère de René d’Anjou entame la construction d’un château, à l’intérieur de la forteresse. Elle le brûle en 1436 durant la guerre de Cent Ans avant qu’il ne tombe aux mains des Anglais.

L’histoire du château actuel débute en 1442, l’année où le Roi René hérite d’une ruine. Sur le site, il choisit d’y construire une demeure majestueuse, véritable lieu de plaisance pour profiter de la forêt giboyeuse du pays et s’y reposer. En 1454, il confie le projet à son architecte : Guillaume Robin.

La construction débute la même année et dès 1462 certaines parties sont habitables. Le château de Baugé est terminé en 1465 (11 années de construction). René fait alors dessiner ses jardins où il plante arbustes et fleurs. Ce château devient une des résidences favorites de René. Il y vient souvent pour chasser et il y organise des fêtes somptueuses.

Grand passionné de chasse comme tout seigneur de son temps, Le Roi René fait bâtir ce château pour en faire son relais de chasse. Séduit par l’abondance et la richesse des forêts baugeoises il aime y séjourner pour se consacrer à ce loisir.

En 1471, René y séjourne pour la dernière fois avant de partir pour Aix-en-Provence.

En 1480, après la mort du roi René, l’Anjou est rattaché à la couronne par Louis XI. La baronnie de Baugé et son château échouent alors dans les mains de différents « engagistes » qui perçoivent les revenus du domaine tout en assumant les dépenses de la seigneurie.

Ces engagistes appartiennent à d’illustres maisons : la famille d’Alençon, le Comte d’Enghien, la Comtesse de Soissons, Louise et Marie de Savoie-Carignan, la Duchesse de Luynes, le Duc de La Rochefoucault, le Duc d’Estissac. Enfin, la baronnie entre dans l’apanage de « Monsieur », frère du Roi, comte de Provence, futur Louis XVIII.

L’entretien du château est fort négligé car les gouverneurs successifs le délaissent. Ils préfèrent résider dans leurs hôtels particuliers. En 1790, il est très délabré.

En 1806, la gendarmerie à cheval vient y tenir casernement. Une partie du château est concédée à la ville de Baugé.

En 1807, des travaux de sauvegarde, puis de restauration, sont entrepris. En 1811 il s’en fallut de peu que le château ne soit mutilé, voire démoli, le maire de Baugé n’écrit-il pas au sous-préfet: « Pour moi qui envisage les choses en père de famille, ne croyant pas que les formes antiques d’un bâtiment irrégulier et sans grâce méritent d’être conservées, j’avais donné l’idée de ces réductions ». Il s’agit de la destruction des deux tours et de la diminution de hauteur des toitures.

En 1832, les travaux reprennent. En 1836, la partie orientale de l’édifice affectée à la gendarmerie est acquise par le Département. Le produit de la vente est consacré à la restauration de l’aile occidentale entre 1838 et 1843, siège de la mairie. Elle y reste près d’un siècle et demi. En 1844, on construit un petit théâtre dans l’ancienne salle des gardes, au rez-de-chaussée.

En 1901, le Département rétrocède à la ville la partie orientale occupée par la gendarmerie à cheval. Les locaux réaménagés accueillent la justice de paix , la caserne des pompiers, le musée de Baugé et les salles de répétition de la musique municipale.

En 1946-1947, sous la direction des Monuments historiques, les fenêtres à meneaux de la façade sont restaurées. A partir de 1960, des travaux importants de restauration extérieure du monument sont entrepris. L’année 1994 voit des fouilles complètes du sous-sol.

En 2002, tous les aménagements accumulés au cours des siècles sont supprimés pour rendre au monument son architecture primitive. Le 1er mai 2003, voit l’ouverture au public du parcours-spectacle, signé Yves Devraine.

En 2015, une étude archéologique apporte de précieuses informations quant à l’évolution du château au cours des siècles : L’étude du bâti et les recherches documentaires menées conjointement ont permis de reconstituer une chronologie détaillée des transformations des deux derniers siècles, et de restituer les états antérieurs, notamment celui de la reconstruction du XVe siècle.
La datation dendrochronologique des charpentes apporte des repères chronologiques au phasage de cette restitution. Le corps de logis de René d’Anjou paraît donc avoir été construit en trois étapes, entre 1454 et 1468.
Cependant, des zones d’ombres demeurent sur le château médiéval antérieur.

 

Le château et l’Hôtel-Dieu sont ouverts aujourd'hui de 14h à 18h.