Fils cadet de Louis II d’Anjou et de Yolande d’Aragon, le roi René nait en 1409 au château d’Angers. Devenu duc de Bar, il épouse en 1420 Isabelle de Lorraine. À la mort de son frère aîné, en 1434, il hérite des titres de duc d’Anjou, de roi de Naples, Sicile et Jérusalem.
Partageant son temps entre la Provence et l’Anjou, il apparaît comme un grand aristocrate, amateur de tournois, mécène, écrivain, poète, ouvert au monde et aux sciences nouvelles.
Veuf d’Isabelle de Lorraine en 1453, il épouse l’année suivante Jeanne de Laval. En 1471, alors que se dégradent les relations avec son neveu, Louis XI, roi de France, il quitte définitivement l’Anjou pour la Provence où il meurt en 1480, à l’âge de 71 ans.
Il fut seigneur puis comte de Guise (1417-1425), duc de Bar (1430-1480), duc de Lorraine (1431-1453), duc d’Anjou (1434-1480). Il fut également comte de Provence (1434-1480) roi de Naples (1435-1445), et roi titulaire de Jérusalem (1435-1480).
Le surnom de « Bon roi René », donné très tôt par le peuple, a franchi les siècles.
Dès son plus jeune âge, le roi René est formé aux armes. Il gagne ses éperons à l’âge de 9 ans. Cet enseignement lui sert dès les premiers instants où il devient Duc de Bar et de Lorraine. Ses autres titres, tout aussi convoités, l’obligent à se battre à de nombreuses reprises.
Le roi René a également la passion des jeux et des tournois. Il en organise dans différentes villes. Ce sont des fêtes prestigieuses qui durent plusieurs semaines. En lien avec cette passion, il écrit « le livre des Tournois » qui décrit la manière d’organiser un tournoi et fonde un ordre de chevalerie : l’Ordre du Croissant.
Le roi René connaît plusieurs langues : latin, italien, grec, hébreu, catalan et français. Jeune, il est initié à toutes les matières : le calcul, la théologie, la jurisprudence des coutumes, les écritures saintes… À la fin de sa vie, il lit beaucoup : des ouvrages de médecine, concernant la nature, la légende des saints…
Les nombreux chantiers entrepris par le roi René, les travaux de reconstruction de monuments civils et religieux détruits au cours de la guerre de Cent Ans, donnent une impulsion à l’exploitation des carrières d’ardoises situées à Trélazé et aux carrières de tuffeau du Saumurois.
On lui doit plus d’une trentaine d’édifices en Anjou et en Provence édifiés ou restaurés. Voici quelques exemples en Anjou :
- À Angers : le couvent de la Baumette, le manoir de Chanzé, la chapelle des Cordeliers, le couvent des Carmes… Au château d’Angers, il construit la galerie du logis royal. Dans la cathédrale St Maurice, il élève la chapelle de l’ordre du Croissant dans le bras sud du transept.
- À Saumur : la maison de la Reine pour sa mère ; l’église Notre Dame de Nantilly où se trouve le tombeau de Tiphaine sa nourrice ; un joli manoir à Launay près de Saumur, un manoir à la Ménitré, le manoir de Reculée, le logis d’Epluchard dit manoir de la « Haute Folie ».
- À Baugé : le château et la chapelle Notre-Dame-du-Petit-Mont.
Tous les manoirs et châteaux réaménagés par le roi René sont agrémentés de jolis jardins. Il introduit en Anjou l’œillet de Provence, le micocoulier, la rose de Provins, l’abricotier ou encore le raisin muscat.
Le roi René, comme tout prince de la fin du Moyen-âge, est fasciné par les bêtes féroces et les fauves ramenés des croisades. Il a des ménageries (chameaux, éléphants, lions, gazelles, autruches…). Il installe des volières dans plusieurs de ses domaines.
Déçu de ses ambitions politiques et militaires, le roi René trouve une sorte de compensation morale à ses échecs en exerçant un mécénat averti. Grand amateur d’art, il est lui-même poète, peintre et enlumineur.
Dans sa jeunesse, il fait de la peinture sur verre et de la peinture à l’huile sur bois. Il suit des leçons avec Van Eyck grand peintre flamand. Il écrit l’ouvrage « Le Cœur d’Amour épris », un poème dédié à Jeanne de Laval : « Regnault et Jehanneton »…
Le château et l’Hôtel-Dieu sont actuellement fermés. Réouverture du 5 avril au 2 novembre 2025
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